Cinq finalistes défendront leur projet de résidence devant le jury et le public. Le Prix sera remis à l’issue de la soirée (entrée libre et gratuite sur présentation du passe sanitaire).

Un extrait de dix minutes de chaque film de fin d’étude sera projeté devant le public pendant la délibération du jury. Le jury annoncera le ou la lauréate et lui remettra le Prix récompensant son film et son projet de résidence.

Le lauréat 2019 Marin Martinie – pour Template Message et Püki Bal ! (renommé Monnaie centrale) – et la lauréate 2020 Gabrielle Stemmer – pour Clean With Me (After Dark) et Sweet Home – viendront présenter l’évolution de leur projet de résidence respectif devant le public.

Les films de l’édition 2021

VO
de Nicolas Gourault

2020 – 19’11 – Le Fresnoy 
De nombreux fantasmes entourent le développement de véhicules autonomes qui représentent aussi bien un défi technologique qu’un eldorado économique. Pourtant, ces fantasmes autour de l’automatisation dissimulent le rôle de nombreux travailleurs humains engagés pour des tâches subalternes et rébarbatives impossibles à automatiser pour des raisons économique, technique ou légale. A partir du premier accident mortel entre une voiture autonome Uber et une piétonne survenu en 2018 aux États-Unis, VO développe une enquête sensorielle sur le rôle des travailleurs humains dans l’entraînement des voitures autonomes. Des témoignages d’opérateurs de véhicules, ces petites mains qui accompagnent l’apprentissage de machines dont l’ambition est pourtant de s’émanciper du facteur humain, nous guident dans un trajet nocturne où le paysage se confond avec les données captées par la voiture.

VO de Nicolas Gourault
VO de Nicolas Gourault

Projet de résidence : Deepdrive
Deepdrive
est un projet de film de non-fiction dont le point de départ est la société Voyage, une startup américaine qui développe un service de robot-taxis au sein d’une communauté fermée pour riches retraités située en Floride. La société entraîne l’IA de ses voitures dans un environnement virtuel, un serious game baptisé Deepdrive et dérivé du sulfureux jeu vidéo GTA V. En cas d’avarie sur la route, le robot-taxi envoie un signal de détresse et un opérateur distant de plusieurs centaines de kilomètres se connecte pour reprendre la main sur le volant, à la manière d’un pilote de drone.

Hors-cadres
de Alix Fregier

2021 – 17’32 – École européenne supérieure d’art de Bretagne (EESAB), Site de Lorient
L’œuvre est une installation vidéo composée de trois écrans de 50cm x 50cm, diffusés par des vidéo projecteurs, d’une durée de 17 minutes et 23 secondes. C’est le portait de Romain, un éleveur dit «hors-cadre», car non issu d’une famille d’agriculteurs, qui a repris il y a trois ans une exploitation déjà existante sur le plateau du Larzac, de vente et production de viande d’agneaux bio. L’œuvre présente le parcours de Romain jusqu’au métier d’éleveur, sa vision de l’élevage, son rapport aux brebis et aux clients. Le montage son de la vidéo retranscrit des sons captés sur le terrain et les paroles de Romain interrogé sur sa profession. Le montage visuel est composé en grande partie d’images fixes qui circulent entre les écrans, dans un mouvement parfois lent, parfois dynamique, et de quelques séquences filmées.

Hors-cadres de Alix Frégier

Projet de résidence : Les Morues
Les Morues
– nom de l’équipe féminine de roller derby de Lorient – parlera de ce sport de contact qui s’est répandu aux États-Unis dans les milieux féministes au début des années 2000, de son univers punk ancré dans le courant du DIY (do it yourself) et sa déclinaison actuelle en Bretagne.
L’œuvre serait une installation sonore et vidéo immersive, prenant la forme d’une piste oblongue de roller derby, autour de laquelle seraient placés écrans et enceintes. Le visiteur longerait la piste pour suivre le mouvement des écrans et du son, reproduisant ainsi le mouvement des joueuses. L’enjeu de cette installation serait de questionner le rôle du sport féminin, et le roller derby en particulier, dans l’émancipation des femmes dans une société patriarcale, en amenant le visiteur à adopter le point de vue des joueuses de roller derby.

chiens de faïence
de Mathias Mary

2019 – 28’09 – École nationale supérieure des arts décoratifs
Il fut commun, à l’époque où nous chauffions nos maisons au bois, de trouver une paire de chiens en faïence se faisant face sur nos cheminées. Posés ainsi, les deux chiens semblaient se regarder avec méfiance. De ce sentiment est né l’expression : se regarder en chien de faïence. Ce regard, cette méfiance, nous en faisons souvent part à l’égard de l’autre. Et c’est de l’autre et de son chien, dont il est question dans ce projet. Réalisé à l’Iphone, chiens de faïence est un film documentaire retraçant le parcours de sept individus possédant des chiens à Paris. Il tente de mettre en lumière la pluralité de l’existence aux travers d’individus appartenant à des milieux différents. Ce film questionne les images produites par les smartphones, leur accorde un nouveau statut et questionne via son installation immersive notre rapport aux normes et à ce qui nous entoure.

chiens de faïence de Mathias Mary

Projet de résidence : à hauteur de
à hauteur de est un film documentaire expérimental sur la façon dont les chien·ne·s, nos animaux de compagnie, perçoivent et appréhendent le monde. Via un dispositif de caméra-embarquée et un traitement d’image post-production simulant la vision canine, nous verrons au travers des yeux d’Uma, jeune bergère créole, et de cinq autres chien·ne·s. Nous les suivrons arpentant leur environnement, intérieur comme extérieur, et dans leur rencontres canines et humaines. Ce film a pour ambition de donner à voir le monde de façon désanthropocentrée, d’offrir une expérience fantasmée, immersive et philosophique sur ce que représente être un·e chien·ne en ville.

Now I’m White
de M’barka Amor

2020 – 14’14 – École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon
La peau est le révélateur de ce que nous sommes de manière sociale et politique, elle donne selon sa couleur une place à l’individu qui a pour conséquence des transformations, des mutations, des déplacements, des luttes, des conflits internes/externes ; tous ces récits propres à chacun sont le socle d’une aventure que je vous propose.

Now I'm White de M'barka Amor
Now I'm White de M'barka Amor

Projet de résidence : Des Apparences aux Origines
Ce projet de film naît d’un questionnement sur la recherche d’une identité sans cesse bousculée, jamais ancrée et toujours réflexible. Sa source ne tarit jamais et permet de creuser des sillons à travers l’histoire des hommes et en l’occurrence la mienne. S’emparer du drapeau tunisien, c’est s’approprier le sacré de façon symbolique et plastique, réécrire l’histoire. Cette vidéo montrera de manière franche et radicale, les tensions entre les corps politiques, sociaux et physiques.

They Dream in My Bones – Insemnopedy II
de Faye Formisano

2021 – 17’26 – Le Fresnoy
They Dream in My Bones est une installation-fiction immersive. A travers un film en VR360 stéréoscopique, nous suivons l’expérience de Roderick Norman, chercheur en onirogénétique la science qu’il a fondée après avoir découvert que les rêves restent gravés dans les os. Une nuit, il tente d’extraire l’ADN-carte mémoire des rêves d’un squelette inconnu. S’injectant à lui-même la substance osseuse, il entre par la voie du sommeil dans un tunnel de voiles virtuels où sont projetés les rêves d’un squelette à la frontière des genres et de l’humain. Plongé.e.s dans l’espace mental du scientifique, reconstitué sous la forme d’une installation textile peinte, nous sommes invité.e.s à faire l’expérience d’un film conçu comme une fable scientifique minimale en noir et blanc, mêlant images de synthèse, dessins, et prises de vues réelles. Entre nouvelles et anciennes technologies, cette expérience hantée par la musique de Foudre! questionne la transidentité par la voie du fantastique.

They Dream in My Bones - Insemnopedy II de Faye Formisano
They Dream in My Bones - Insemnopedy II de Faye Formisano

Projet de résidence : La Pluie Intérieure
À travers un film VR interactif, réalisé en animé 2D et en image de synthèse, il s’agit de lever le voile sur deux phénomènes aussi différents que mystérieux : le sang des femmes encore très peu étudié scientifiquement et les pluies rouges qui tombent régulièrement dans le monde depuis l’antiquité jusqu’à encore très récemment. Un jeu de voiles virtuels où il sera question de soulever les questions de la perception du féminin dans notre société et dans la fabrique des technosciences.

Le jury se compose de :

Alain Della Negra (réalisateur, scénariste, enseignant à la Haute École des Arts du Rhin),
Gabrielle Stemmer (lauréate 2020 pour Clean With Me (After Dark)),
Géraldine Brezault (autrice, membre de la commission Écritures et formes émergentes de la Scam),
Julie Sanerot (directrice de production et programmation artistique du CentQuatre-Paris),
Véronique Baton (directrice du fonds de dotation EDIS)

Les lauréats et lauréates des années précédentes :
Gabrielle Stemmer (2020)
Marin Martinie (2019)
Ismaël Joffroy Chandoutis (2018)
Ugo Arsac et Hannah Hummel (2017)

Le Prix Émergences est doté de 6 000 € : 3 000 € par la Scam en récompense d’un film d’école, et 3 000 € par le fonds de dotation EDIS pour une résidence (au CentQuatre-Paris et/ou à l’Ardenome d’Avignon). Le prix est soutenu par l’AndÉa. Il a pour but de stimuler et de soutenir la nouvelle création. Le Prix Émergences propose aux jeunes auteurs et autrices étudiants·es en fin d’études, sortant des écoles d’art, d’audiovisuel et des établissements d’enseignement supérieur, de présenter un film personnel à caractère expérimental, réalisé dans le cadre de leur année diplômante, ainsi qu’un projet d’œuvre numérique en devenir, à réaliser lors de leur résidence.

En partenariat avec le CentQuatre-Paris et le fonds de dotation EDIS, soutenu par l’AndÉa.

Contact

Caroline Chatriot – prixemergences@scam.fr